La civilisation de l'échange chrématistique exulte en pleine décadence. Au jeu du marché, les pions que l'on avance font des quanta : tant d'offres, de demandes, d'heures de travail, de sommes d'argent, de suffrages, de taux d'intérêt, courbe de chômage, cours de la bourse, indice de croissance, rendement, profit, audimat, etc...La compétition de tous les régimes économiques se livre au stade de la mécanique quantique. Seule la quantité de travail nécessaire à la réalisation de la valeur échappe, singulièrement. Elle fait un ballon qui se dégonfle et l'arbitrage politique laisse pendre le sifflet. Quand une masse de travail se conserve, en terme d'énergie, dans une surproduction matérielle, le capital correspondant s'accumule mais se dégrade en terme de valeur. Car la valeur reste le centre caché et invisible de la production de capital - d'argent -, en tant que fonction d'échange dégradé du travail, au même titre que la chaleur en tant que forme dégradée de l'énergie d'un système thermique. Et comme l'on utilise une quantité toujours moindre de travail pour réaliser la valeur unitaire des marchandises, il faut alors en vendre toujours plus pour en tirer bénéfice. Travail et capital sont en un rapport entropique. Le chômage représente la chaleur perdue dans l'ouvrage. Tout a commencé
et tout continue depuis l'identification originelle invétérée
du produit au travail. Lorsque le produit est censé cristalliser
du travail en devenant une marchandise, la valeur authentique
du produit (qui n'est pas sa valeur d'usage) disparaît,
s'efface. Comme cet échange suranné perdure, la production de capital se dégrade quand se réalisant à travers une valeur qui n'en a jamais été une et du fait que le quantum-travail devient plus négatif que jamais avec la productivité d'un travail robotisé. La règle maligne du jeu marchand altère dès lors la notion même d'économie, aliène totalement la valeur authentique de toute chose. La soif de profit, qui motive le jeu du marché, amène finalement l'homme à déchoir sur cette Terre. La trop longue union du produit concret avec son travail abstrait, formant la famille des marchandises, leurs rejetons en argent, entre inéluctablement en divorce. La hausse constante de la productivité détermine une valeur au rabais et cela conduit à une surproduction, à une concurrence compétitive indigne de la science et de la technologie également asservies. Dans la course au profit, la demande industrielle en force de production, vite partie au départ, laisse donc nécessairement l'offre comme la demande en force de travail loin derrière à l'arrivée. Les moyens techniques ne peuvent cautionner ce licenciement de la main-d'oeuvre. Ce sont les hommes qui se prêtent à ce marché insane du travail, lui soumettent le progrès technique, se montrent incapables de faire autrement, ne le veulent point - selon leur intérêt, leur conscience, leur morale. Ainsi la diminution constante de la quantité de travail nécessaire à la réalisation d'une fausse valeur apporte la surproduction qui conditionne le prix représentatif en l'augmentation de la quantité de marchandises offertes. Deux quantités opposées et de genre différent, travail et produit, se conjuguent et déterminent l'irréversibilité de la dégradation du capital (Le rapport d'offre à demande reste indépendant du rapport d'un travail à son produit : le malus de la valeur peut seulement être bonifié d'un prix). Le capital engendre, dès lors, une rétroaction positive sur la production (Nécessité de la croissance infinie) et cette boucle s'avère dangereuse. L'augmentation des forces productives ne profite pas aux forces de travail : productique, robotique, informatique, bureautique, réduisent les bras, renforcent les peines, n'améliorent pas les salaires. Une production matérielle déborde, des secteurs de la consommation se saturent. Les conquêtes socialistes (Services publics) se privatisent pour rentabilisation. Pour perpétuer des profits, l'on fait croire à la fatalité des charges. Car la compétition concurrentielle lèse la vente, pendant que la valeur dégradée oblige à vendre davantage, à aller exploiter plus loin, pour pouvoir joindre les deux bouts, coût et profit, dépense et revenu. La croissance économique devient d'autant plus impérative qu'elle est contrecarrée par la productivité. Alors l'on spécule sur le prix - qui renferme la valeur comme pulpe le noyau d'un fruit - et le capital accumulé (prêts, intérêts financiers, placements). Cette complexité occulte l'état réel de la valeur, sa dégradation, et permet encore d'entreprendre, de gérer le temps qui reste à vivre d'un crédit ou d'un profit avec de moins en moins de travail. Chaque année une génération nouvelle doit intégrer le marché du travail et rien ne peut plus être fait pour l'absorber : donc surtout pas le partage du temps de travail (Et la démonstration ci-dessus mène de la vraie cause à l'impuissance), ni vraiment la relance de la croissance économique. D'ailleurs impossible d'industrialiser davantage les pays où tout est déjà à l'étroit, quand les paysages se morcellent, deviennent dépotoirs, se bitument et se bétonnent. D'où l'impératif écologique... Mais l'on s'obstine à gérer ce rentabilisme irraisonné de l'argent en parallèle au productivisme de biens d'une façon ordonnée (Nouvel ordre mondial, marché européen, quota de production, etc...). L'on voudrait pouvoir avoir l'argent du beurre sans le travail du beurre d'un trop de beurre. A la vache d'essayer de voir comment faire. La dégradation de la valeur laisse demeurer un réalisme conjoncturel, donne tout pouvoir à différents quanta qui crédibilisent la médiocrité, ou rabaisse l'esprit de raison en l'adaptation inconditionnelle à un formalisme statistique. Il n'y a plus d'autre valeur que comptable. Toute idée authentique ou neuve, tout projet de qualité, doit passer par un crible quantique, dit démocratique par-dessus le marché. Toute oeuvre de l'esprit s'oblige maintenant à entrer en ce marchandage. La démocratie bourgeoise est cette entreprise qui fabrique les masques de ce perpétuel carnaval des consciences, procure les alibis qui déculpabilisent, utilise à fond la technologie médiatique (télévision, presse, informatique, etc.) qui fait savoir mais laisse croire pour mieux contrôler la pensée. Ce mensonge institutionnel finira par crétiniser ou par éclater. On ne peut pas travestir, altérer, duper, fausser, indéfiniment. Le nouvel ordre mondial annonce ce sacre de l'impérialisme mercantile en son antichambre qu'est la démocratie représentative. Où l'on s'avise à vouloir ranger des citoyens potiches, à rabaisser la moindre petite raison restante dans les talons, afin que la loi du plus fort et la loi du plus riche ne se distinguent plus. Le capitalisme est corrupteur par nature, voué à la prévarication, à la forfaiture qu'induit le système électoral quand il n'est que le pendule du mécanisme de l'offre à la demande. D'où les campagnes médiatiques lancinantes, le refus de vote de citoyens qui finissent par se réveiller ainsi. Voilà comment il se fait que l'on interroge toujours les mêmes sur écran, placés en premier rang, lesquels seulement se répètent et qu'à l'arrière-plan des auditeurs semblent constipés. Que vaut l'avis de citoyens sous tutelle ? Rien d'autre qu'une réponse par oui ou par non sur un Minitel ! Voilà pourquoi il se peut qu'au lieu de soutenir et d'aider des peuples qui choisissent tel ou tel mode d'existence, on leur impose le blocus économique, on leur refuse la liberté au nom de la liberté d'entreprise. Si cette liberté là était si forte, pourquoi craindre l'expérience existentielle de tout genre ? Qui a peur d'une ortie quand la richesse réelle dépend de la variété des pousses en prairie ? Pourquoi condamner le bouleau dans la futaie de sapins, le coquelicot au bord des blés ? Qui a intérêt à l'adapté généralisé, au suffrage conditionné, à cette monoculture sélective d'un quantifié ? Le FMI, la BIRD, le "Groupe de la banque mondiale", et autres "Gatt", "Union européenne", etc., lesquels se sont constitués en contempteurs du labeur économique de tous les peuples en ce monde. Ils dictent aux Etats bien pire que le mal déjà fait en soi par la règle maligne au jeu du commerce mondial. Les grosses entreprises et banques capitalistes se comportent en mafia internationale licite. Elles n'ont nullement besoin de se mouiller directement. La CIA, les Renseignements Généraux, et autres KGB, sont autant de doryphores rayés et étoilés qui parasitent les nations-légumes plantées en terre du Dollar, à l'ONU et en son Conseil de Sécurité... A leur bourse : peuples, nations, Etats, gouvernements, partis politiques, syndicats, associations, religions, entreprises, médias, tous les citoyens. Nous sommes ou serons amenés à genoux devant le Veau d'or triomphant, à la fois à notre insu et sciemment, de bonne conscience, puisque l'intérêt chrématistique devient un mérite obligé. Et par ce seul fait, déjà, l'illicite se légitime, le litigieux se banalise, l'insidieux se normalise, le défendu s'autorise, le vice s'organise. Homme, tu te vends comme tu achètes produits. Chrématos ! voilà ton nom de marchandise. L'arène du capitalisme réclame ses bestiaires servis par l'ANPE, le RMI, puis achevés devant l'isoloir et la "télé" (Panem et circenses : du pain et des jeux de cirque). L'argent du contribuable est de plus en plus détourné pour les entreprises en crise. Toute l'agriculture se met en jachère quand les prix suivent la valeur dégradée du travail des champs, depuis que des tracteurs les retournent. Le chômage est devenu un intérêt vénal obligatoire, l'assurance contre tout véritable labeur humain. Et que de soins hypocrites envers les jeunes qui se piquent leurs bras ballants, s'entraînant au suicide des générations ! Le cancer de l'argent a formé des métastases depuis que la corruption de salon a atteint faubourg, prison, trottoir et prétoire. Pourquoi admet-on qu'un argent se prête à usure ? Le temps qui passe ne fait pourtant circuler que nuages et cheveux au vent. Le prêt en argent hypothèque le travail des pauvres et ne les affame que davantage (pays comme individus). L'intérêt entre débités et crédités semble réciproque et équivalent, alors qu'il s'agit en vérité d'une duperie mutuelle, toujours à l'avantage des prêteurs. Nous sommes donc tous potentiellement responsables ! (Pardon pour les insolvables, les squatters, les non couverts). Même raisonnement concernant les responsables de la transmission du SIDA par un sang impur et qui plaident non coupables. Juste au fond : la règle maligne du profit fait du jeu marchand une institution dont la chrématistique - son besoin motivant - est en la tête non seulement des dirigeants d'entreprises mais en celle de tous les consommateurs. Il y a coresponsabilité par jeu électoral. Oui, tous se gardent de parler de ce qui donne envie autant aux pauvres qu'aux riches. Et personne ne peut donc souhaiter que quelque chose puisse franchement changer ici-bas, autrement qu'en prenant la place de l'autre. L'histoire d'un socialisme de classe ouvrière prenant la même route que prennent les riches est visible sur tous les pare-brise. Le monstrueux supermarché de la terre espère maintenant ouvrir grandes ses portes après cette faillite, conduite par des experts, d'un socialisme autoritaire bâti sur fondation capitaliste. Salariat et production de capital privé ou collectif ont depuis toujours formé les caractéristiques d'un capitalisme, tout à l'opposé d'un communisme. Capitalisme socialiste, libéral, ou dictatorial, ne se différencient qu'en terme de régime d'un même genre de moteur à explosion fonctionnant à l'huile, au super, ou à la poudre. Mais l'on répète par méthode Coué aux candides de la démocratie que c'est la fin de l'idée même de communisme. L'on ordonne aux médias de confondre la réalité avec le désir des puissants, après que l'espoir des faibles eut à se confondre avec la réalité. Comme l'on ne vit pas que de pain, l'on ne consomme pas non plus que de l'espoir. L'historien voit s'accomplir sous ses yeux comment l'on fausse l'histoire, le linguiste comment l'on exorcise la peur qui s'attache encore au seul mot de communisme. Et l'on ne trouve ainsi même plus de solution à gauche dans l'autogestion (Expérience yougoslave), ni dans le partage d'un gâteau congelé et réchauffé (Option de communistes adaptés). Même ceux qui ne veulent pas se vendre se laissent maintenant acheter. Dans les temples où l'on vend du Veau d'or, où il n'y a donc plus de rayon d'exposition d'un communisme, les marchands de dernière heure espèrent pouvoir gagner au jeu du travail appauvri sans perdre au capital enrichi.. L'hydre est tentée d'augmenter le nombre de ses bras, de les prolonger, de retirer ses gants. Les banquiers spéculent sur des intérêts proportionnels aux dettes échelonnées. Et qu'importe si du travail trépasse, l'usure du temps qui passe rapporte toujours à sa place. Tiré gracieusement d'artères vitales, le profit s'extrait même d'un pétrole sanguin, et en filtrant des virus inquiétants. La confusion faite est absolue entre données d'un marché malpropre et données d'un besoin propre. Plus personne ne sait distinguer ce qui appartient à l'un ou à l'autre. Rien d'étonnant qu'avec la quantité de travail qui fait la valeur, qu'avec la quantité de demandes qui l'exprime en prix, et qu'avec la quantité d'électeurs qui la traduit en pouvoir, tout le monde perde l'emploi, se force à consommer, finisse par s'abstenir. La poursuite d'un vieux marché, de ce dédoublement d'une production en produits et en argent, l'a rendu plus irrationnel que jamais, dégradant pour l'esprit autant que pour le labeur. Cette fruste fabrication d'un capital par le travail, comparée à la modernité apportée par la science et la technologie, est un affront fait à l'abondance de richesses en biens concrets, autant qu'à la pauvreté en choses élémentaires qui règne sur les trois quarts de la Terre. La formation de la valeur et de la démocratie, toutes deux marchandes, reposant exclusivement sur des quanta de production, d'offres, de demandes, de votes, impliquant coût et profit, représentation et pouvoir, est cause de tous les problèmes de l'homme comme de toutes les dégradations que l'on fait subir à la Terre. L'éradication
de la pauvreté, du chômage, de la pollution, de
tous les méfaits de ce système, exige l'attribution
d'un Mandat de raison à l'orientation de l'économie
humaine :
Ces principes nouveaux forment négation de la valeur marchande, font disparaître à la fois le profit et le salariat, en finissent avec la production et l'ubiquité de l'argent, permettent d'affirmer des échanges justes, assurent une démocratie de la participation. Le monde vit déjà sur crédit, qu'est-ce qui l'empêche de vivre par procuration d'argent de droit légitime ? Mais l'accumulation d'argent produit par la valeur du travail en terme de plus-value, et reproduit d'un profit spéculatif ! Cette génération de capital coûte donc en force de travail, en dépense d'énergie, rendue inutile, devenue superflue ! D'où l'entropie croissante du rapport travail-capital d'un marché chrématistique. Afin que la Déclaration des droits de l'homme, notamment l'article 23 qui promet la considération du travail, puisse être appliquée, toute nation, tout pays, peuple, et chaque personne, doit pouvoir valoriser son identité, être libre de disposer dès l'âge de raison d'une richesse monétaire suffisante indispensable. Mettons-nous hors jeu de l'âge infantile ! On ne gagne pas sa vie ! Les échanges en gros peuvent d'abord ne s'effectuer équitablement qu'en nature et contingentés en nombre, sans argent intermédiaire : tant de produits alimentaires contre tant d'autres produits médicaux, par exemple. La monnaie ne peut moralement intervenir que dans le détail : contre valorisation intégrale de la force de travail dépensée, prix de produits évalués intrinsèquement. Les besoins d'échange peuvent être satisfaits autrement que selon l'offre et la demande, avec l'institution des principes de ce mandat de raison. L'argent ne doit donc pas plus se reproduire que se produire, dès l'instant où le couple travail-produit se trouve stérilisé, lorsque le travail n'ensemence plus de capital monétaire. La fonction d'échange de l'argent doit et peut alors devenir propre. L'argent, en qualité de signe et d'équivalent travail, ne doit s'échanger qu'une seule fois contre du produit. Il est cet objet particulier d'expression entre le travail et son produit, au même titre qu'avec du mot l'on a fait un langage de la pensée. Le travail abstrait s'affirme d'autant en soi avec la réalisation de son produit concret, signifiant la négation de ce travail. D'abord en ce que cette disparition du travail exprime une transformation physique en une oeuvre matérielle et, ensuite, dès lors qu'un travail est intégralement payé en fin d'action, il y a négation de la négation - métamorphose. Le produit incarnant donc la fin d'un travail individuel, l'échange du produit contre argent peut également mettre fin à ce dernier au niveau social. Entre le consommateur et la société productrice, chaque élément séparé, travail-produit-argent, peut ne changer que de main ou de lieu et garder sa valeur intrinsèque ou différente. Ainsi quand le travail ne voyage plus en son produit à l'état de marchandise vêtue d'argent, la société pourvoit d'office au renouvellement de l'argent neutralisé et autant qu'il en faut. C'est le citoyen enfin responsabilisé qui régule un tel circuit d'échange ouvert où l'argent expire d'entrée, où force de travail, travail, oeuvre, nature, toute chose y trouve (retrouve) sa vraie richesse - alors qu'en économie de marché l'argent s'accumule en débouché d'un cours qui appauvrit et inonde tout avec de fausses richesses. Toute corruption est impossible hors rendement d'argent. Rémunération du travail, achat du produit, n'implique pas de production monétaire par un profit. L'informatique arrive opportunément à cette mise à l'endroit de la logique économique, tandis que la monnaie de paiement peut déjà techniquement exister d'une façon strictement comptable (compte sur carte magnétique) sans avoir besoin de circuler matériellement. Plus question de spéculer, de salir des mains propres, car s'arrête aussi le transport des microbes sur papier scripturé (il n'y a plus de billet de banque). La division de la valeur en valeurs différenciées permet également de rendre de la stabilité aux prix (puisque établis selon la nature des objets d'échange, en l'occurrence d'après la valeur propre d'un produit contre la valeur propre d'un argent, n'ayant l'un et l'autre rien d'extérieur en commun en cette égalisation, point de quanta de travail, d'offre ou de demande). La communication dans tous les sens entre tous les citoyens, par mandats de raison, les oblige finalement à régler au mieux tous les problèmes (et non pas seulement par un choix électif, pas même d'unanimité), en ce que tout mandataire transmet le mandat reçu en se faisant mandant, de droit. La raison doit pouvoir se manifester démocratiquement, atteindre tous les postes de fonction sociale et économique spécifiés. La télécommunication (Internet) peut en faire le mode d'assistance approprié. La valeur-idée comportant les critères adéquats d'évaluation ou de jugement, que l'on s'efforce d'appliquer avec sagesse ou justice et parmi lesquels le suffrage de groupe figure à sa bonne place singulière - non plus universelle. Des droits formels de l'homme font qu'aujourd'hui la liberté honnête s'arrête à la libre entreprise de cupidité. Le Mandat de raison donne la souveraineté à un peuple de citoyens disposant de droits réels, pour chacun: et, où l'état quantique en terme de compte courant ne s'étire plus en valeurs marchandes vénales, ni le rang en hauteurs de vues. En sollicitant la raison, rien ne peut passer inaperçu, tout peut être bien fait. L'ordinateur est cet instrument qui permet le traitement de mandats de raison sur table à valeur. Logiciels des générations futures, munissez-vous en ! Si le savoir demande l'information, la pensée a besoin de communication. L'on devrait savoir aujourd'hui que le capitalisme ne se prête plus à la socialisation, ni à la réforme, et qu'il ne s'abaisse pas devant la morale. Si l'on veut vraiment éviter de spéculer sur le malheur, jusqu'à pouvoir intégrer honorablement les projets qui ne rapportent pas (science fondamentale, invention technologique, oeuvre d'art, recherche à durée, idéologie modèle, essai théorique, pratique désintéressée, etc.), alors il faut pouvoir aller jusqu'au bout de la raison ! Comment entreprendre, autrement, les immenses travaux de restauration écologique de la Terre ? En continuant de les commander à la machine économique de l'échange irrationnel sans la mettre en cause ? Ce serait "dépaysager" les rivières avec des stations d'épuration tout en préservant leurs sources de pollution. Et n'est-ce pas le cours qui est pris ? Comment rendre, autrement, habitables la Lune, Mars...? Il faudrait que tous les peuples sous-développés rapportent une somme absolument colossale aux pays développés pour financer cette prouesse technologique, et donc restent en cet état d'endettés et de misère qu'est le leur, base de ce rendement financier.La première chose est impossible, puisque la seconde est inadmissible. Donc seule est possible l'émission d'un capital monétaire de droit qui paie le travail nécessaire. Aucun indigent au monde n'a à faire la courte échelle à aucun astronaute paré de silicium. On ne peut pas plus pomper dans le travail existant sur la Terre qu'en son atmosphère, si l'on veut donner (rendre ?) la respiration à la planète Mars. Ce projet du troisième millénaire sera impératif à la survie de l'humanité. A condition de constituer du capital avant/devant le travail, et non plus productivement par / après lui. Sinon, croit-on qu'il soit possible, autrement, d'empêcher la construction de centrales nucléaires, la fabrication et la vente d'armes, la pêche à outrance en mer, la pollution de l'air, des eaux, des terres, la banalisation du chômage, les comportements obligés de triche ludique pour gagner sa vie ? Croit-on que le normal ne puisse convenir qu'à cette logique étroite de la croissance économique, seul abreuvoir en travail d'une génération dégagée de l'âge de la croissance....physiologique ? Ou encore, croit-on que l'on puisse, autrement, éviter des kilomètres de saucisse de viande anabolisée, comportant plein de "E", du colorant parce qu'oxydée, du conservateur puisque pourrie, du glutamate relevant la ranceur ? Songe-t-on comment n'importe quel centre nerveux perd tout goût, ce par quoi les consommateurs affichent des têtes de veaux ? Veut-on que toute émission télévisée ne communique qu'entre des obsédés de la rentabilité et des demeurés sur canapé, par mode et publicité incorporées ? Autrement dit, croit-on qu'il puisse être possible d'en finir avec l'exploitation du travail sans que l'entreprise qui accumule du capital n'en finisse ? On ne peut pas raisonnablement penser, non plus, que la démocratie d'une série de votants, autant minoritaires que majoritaires, puisse finir par élire l'exemplaire ou résoudre le bon choix unitaire. Par principe et par éthique, une quantité ne fait qu'une force proportionnelle, n'apporte pas la raison en soi ! Aucun vote, pas même unanime, n'est à lui seul qualifié pour faire la loi ! Cela est autant vrai pour un petit jury de tribunal que pour tout individu portant pouvoir de jugement. La civilisation de marché quantique, dont toutes les pseudo-valeurs se font et se défont dans l'expression de paquets numériques (offres et demandes, suffrages, prix, notes, sommes...) et par l'attraction d'une valeur centrifuge (quantum de travail), est oeuvre du Malin générateur de plein de petits malins. La démocratie bourgeoise a contaminé le monde par la vertu représentative d'un vice substitutif. Que penseront de nous les générations futures ? Déjà le travail ne supporte plus d'être parasité, car l'accumulation d'une quantité de capital partant d'une quantité de travail exploité ne peut que se dégrader, car un nombre grandissant de sujets ne croit plus le petit nombre de maîtres, car les dirigeants craignent l'imprévu d'un marché insensé face à tant de dirigés. Les hommes doivent et peuvent encore arrêter autant l'infernale croissance économique que l'animale procréation démographique, car elles ne prospèrent pas par fatal malheur mais toutes deux seulement par intérêt vénal. Une face de la Terre étouffe de déchets par hédonisme de l'avoir, mais les temples de la consommation restent fermés aux enfants en surnombre sur l'autre face. De tous ces nombres, grands ou petits, qu'en feront les générations futures, puisque la quantité ne se transforme pas en qualité ? Des comptes funèbres.... Le cycle infernal de la production d'argent par profit ne s'effectue que par la réalisation d'une fausse valeur, qui se rend heureusement caduque. Cette valeur perdure en tant qu'objet d'une convention tacite du passé, faisant de nos jours une règle maligne des échanges par compétition quantique, ludique. Le besoin d'un marché de mode primaire se rend pourtant inutile...N'étant pas supprimé de force ordonnée, voici que sa dégradation désordonnée s'en charge. Il y a entropie... Ne voit-on pas que le travail qui constitue la valeur se dégrade en/avec elle ? Tout ce qu'elle touche sur la terre, de près ou de loin, n'entre-t-il pas en une complexion entropique, ne se dirige-t-il pas dans le désordre vers le chaos, ne décampe-t-il pas avec les emplois ? Quand la révolution du travail échoue, l'entropie du capital s'accroît !...Une chance qui ne suffit naturellement pas... L'homme se contente d'illuminer ses nuits de lumière artificielle, quand le soleil du jour rit de toutes ses dents rayonnantes, nous interpelle : puisque le signe ne vaut pas/plus le travail, pourquoi continuer l'effort ? Qu'est-ce qui t'empêche, homme, d'éclairer la Terre en diffusant de plein droit le brillant argent ? La chrématistique. De cette tentation de la richesse vénale, satisfaite d'un mode de fabrication du capital, s'entêtent toutes les nuques assises tout en s'interdisant de le dire ! Ceux qui prétendent que les hommes ne travailleraient plus sans cette motivation, ne s'interrogent évidemment pas pourquoi ils ne trouvent plus de travail. De grands enfants jouent leur vie pour de l'argent - en somme, nous tous - et pour gagner ils doivent s'asseoir autour d'une table hypocrite, participer au vote qui déresponsabilise, organiser la quête médiatique, pour n'en découvrir que tardivement les conséquences. La lutte des classes est trahie par l'absence de projet de raison, de cause en toute thèse, et par toutes sortes de gens ayant choisi carrière de pleutre, fuyant la vertu du civisme - le sacrifice de sa vie (depuis l'exemple du Christ, à celui du Che). On a vu que la critique du système de marché ne suffisait pas pour faire l'invention de son contraire. On a vu avec quelle rapidité, alors, une veste longtemps portée à l'envers pouvait être retournée (Union Soviétique). La veulerie d'un bureaucrate, d'un technocrate, d'un fonctionnaire, de tout individu, partout, est devenue proportionnelle à un salaire d'émule ou à l'allure forcée d'un train de vie. Et néanmoins, depuis toujours, comme la nature a horreur du vide, l'existence ne peut pas demeurer dans ce réalisme marchand, la société ne se satisfait point durablement d'un non-sens libéral, et aucune pensée n'a la vision du devenir sans idée neuve - non reçue. La pensée, la raison, doivent être devant ! Il ne faut pas qu'en les cités du labeur où les hommes vivent, l'on puisse continuer de chercher des boucs émissaires (immigrés, chômeurs, athées, utopistes, religieux, terroristes, patrons, communistes, pacifistes, etc.) et de trouver des quantités, aux croyances simplettes entretenues de longue histoire qui n'avance toujours qu'à répétition, et quand la cause fractale mais unique n'est jamais entendue. Les régimes successifs de classes (féodale, bourgeoise, ouvrière) n'ont tous fait qu'adapter la société aux dures lois animales, voulant seulement mettre de l'ordre en la dialectique de la nature. Le commerce chrématistique et mercantile exploite les rapports de forces primaires sous-jacents en la nature humaine, en les appliquant par jeu (compétition économique, gagnant et perdant d'élection, etc.), par intérêt et ambition (richesse, pouvoir, envie et jalousie, orgueil sans humilité). La sélection naturelle apparaît singée d'électoralisme négatif rendant éligible le minable, aboutit au tuteurage de la citoyenneté, à la récession de l'idéologie, à la qualification des sots. Il ne peut devenir évident, pour aucune minorité, que sa recherche de l'expression majoritaire mène à une dégradation, car chacun vit dans l'irrationnel et peut donc seulement croire et non pas comprendre. D'où la montée d'un ultime intégrisme religieux et de la menace du retour d'un fascisme, chaque fois que la raison abdique. D'autant que le système capitaliste s'avère de rationalisation impossible, quand les mauvais critères de marché utilisés évincent de justes critères d'échange. Alors tous les hommes finissent par renoncer, comme sous un phénomène météorologique, et ils s'abritent dans leur tunnel du suffrage quantique (la fausse démocratie). Sinon, qu'est-il cet homme que l'on dit doué de raison mais qui ne fait toujours tout qu'après coup et qui, sentant le ciel lui tomber sur la tête, abrite sa raison dans les talons; dispose de la technologie contre tous les maux qu'il sait, puisqu'il en est l'auteur, mais recommence la faute; ne soigne donc que des symptômes pour pouvoir fabriquer des remèdes ou met partout le feu puis appelle les pompiers, en dépit de la cause ? L'affirmation d'une
force productive, avec le développement constant de la
technologie, implique la négation de la force de travail,
en terme de valeur et d'emploi. Le soupçon gagnera les habitants de la Terre seulement lorsqu'ils s'apercevront être obligés d'avoir recours à une dialyse pulmonaire, alors même que l'offre en oxygène de l'atmosphère suffit à toute demande. Il y aura ce cri de l'homme : à l'air, de l'air ! J'étouffe ! Car voilà le seul mammifère qui éprouve de l'apnée à l'air libre, d'être branché sous respiration artificielle, enfermé dans une caisse à ..... sous. Si l'effort se paie, l'argent ne coûte pourtant rien ! D'autant moins que sa fabrication rejoint la valeur en général..., avec l'informatisation des rotatives, voire avec la monnaie purement numérique et qui va se répandre.... L'humanité s'achève pour avoir confondu son capital abstrait avec ses moyens de production concrète, matérielle, dans l'insignifiante expression de "mode de production", quand il ne lui est pourtant pas impossible, afin que tout s'éclaircisse, de renoncer à la production de l'argent tirée d'un profit du travail ! Il y a encore des décideurs poltrons, toujours des politiciens féaux, partout en tête de ce sujet fondamental, l'entropie du travail. Aussi la valeur faite capital, s'accompagne-t-elle de multiples désordres qui montent dans la société, jusqu'à ce que l'on perçoive le besoin d'une remise en ordre des conditions de toute pensée. Que finisse également ce pouvoir d'une majorité toujours là pour n'exprimer que de médiocres besoins, ou d'une minorité porteuse de belles idées mais jamais là pour réaliser une grande force! Vu l'application du marché aux consciences, le miroitement d'un bulletin de vote devant les esprits, en l'appellation trompeuse du mot "démocratie". La dégradation du travail en tant que valeur marchande et capitale est à la base de toutes sortes d'autres dégradations. C'est tout un syndrome entropique qui gagne finalement riches après pauvres, objets autant que sujets, matière comme esprit, mort et vie, à la façon d'une rétroaction toujours plus forte d'un mal venant sur du bien partant. Il y a déjà en chacun de nous un Chrématos qui se replie en soi, avec son argent sale, ou par son envie d'en avoir. Normal que toute politique se rende irresponsable, veule, corruptible. Evident qu'un signe de croix plane sur toute pensée, sinon sur de la peur ou sur du reproche. La raison n'est plus qu'atterrée. Hommes, vous qui portez encore ce nom, alertez-vous !
Manifeste pour un premier mandat de raison -1 9 9 3 |