Le rétroscope devait me permettre le retour dans le passé par la compression du temps. Et ce fut lespace qui se révéla de plus en plus petit, restreint au point, de sorte quil me fallut recourir à un agrandissement, à une nouvelle mise au point de lappareil. Mettre la chose « au point » nétait plus cette expression qui saccomplissait généralement en vain. Cette fois, ce que je saisis sur lécran du rétroscope nétait autre que le point Oméga, multiplié jusquà pouvoir former une profondeur de champ, le rendu microscopique dun objet détude ou de recherche, en termes de particules nucléaires. Non sous forme dimage par résonance magnétique du cerveau émetteur de la pensée, mais comme la vision du champ qui compose la pensée elle-même ! Certes lhomme avait ouvert la voie dautres manières, signalisé le visuel de différentes façons et depuis longtemps. Dabord à laide du langage gestuel, puis phonique, pictural, lexique, photographique, cinématographique et, en dernier lieu, au moyen dimages vidéographiques. Partant de la reproduction dune fixation figée des choses à leur image mouvementée, mais toujours en deux temps et sur deux dimensions; limage holographique à trois surfaces, statufiée dans lespace, resta en réalité plate, à la façon dune boîte en carton simplement dépliée dans lespace et le temps. La caméra sétait spécialisée en lagrandissement des rides sur les visages, longtemps sur un grand écran blanc, avant que la télévision remît ce développement au point, cest-à-dire donnât à voir la vie de dimension réduite à un petit écran magique balayé électroniquement toujours et encore par une quantité définie de petits points. Ainsi commença lhistoire dun grand coeur émotif et solitaire sen allant à la rencontre dun commun diviseur, en poussant le berceau dune petite raison naissante. Ce départ saccompagna dart rupestre, se dirigeant vers la science fondamentale en attente sous une voûte cérébrale. Et quand guidé par la dialectique dune pensée imaginative, que longtemps une « logique du substitut didentité » se chargea de mettre au point, le front humain finit par refléter la conscience prééminente du simple « principe didentité» de cette logique. Celui-ci refléta donc un accomplissement, une prouesse doeuvre divine ! En passant de multiples et différents systèmes analogiques compliqués, créés depuis la nuit des temps, à lunique système numérique simplifié à lextrême, lespace dun grand jour arriva. Lhomme sapprocha du langage génétique de Dieu, du plus réduit qui fût, composé dun alphabet à quatre lettres de base chimique : A-T-C-G; et il sempressa même de le dépasser, puisquil inventa une base physique (la polarité électrique) constituée seulement par deux signes, le (+) et le (-). Donc, pendant quau grand jour comme un serpent sen allant hiverner, lécriture linéaire descendit de branche en branche à larbre de la connaissance, décrivant des zéros et des uns, pour former un langage binaire en termes de bits exprimant des charges électriques. Après avoir été tenté de monter au ciel (par lastronautique, etc...), lhomme redécouvrait des racines (Dieu par le génie génétique et lélectronique). Ce
fut, entre autres, linvention du rétroscope caractérisé
par la mise en image directe de la pensée et plus précisément
par un balayage en profondeur, tridimensionnel, de la conscience
de cette pensée.Un peu comme celle-ci se réalise
derrière le front humain à la manière de
cette énergie particulière appelée esprit,
et qui se traduit par un champ « bioquantique ».
Là se visionnent directement les schèmes cognitifs,
la signalisation stéréotypique de ce que pense
le sujet assis en face dun écran. Lauteur
sintroduit en fait en sa pensée, la voit comme son
visage dans un miroir. Et cest ainsi que je commence à
voir apparaître, aujourdhui, ma propre pensée...
Il me fallait être seul, isolé, afin de ne pas être parasité par la pensée de quelquun dautre, et laquelle aurait pu se croiser avec la mienne, interférer. Jai par précaution débranché le téléphone, fermé même les volets pour ne pas me trouver en vue, fût-ce dun oiseau sifflant, dun virus désinformant. Certes mon appareil porte encore en soi le risque de se trouver dépossédé dun « moi », tant que ma liberté de penser est dépendante dautrui, en tout cas reste existentiellement asservie, conditionnellement quantifiée. Jai la ferme conviction de disposer néanmoins de la meilleure méthode pour ne plus faire lhomme contraint et forcé par son entourage. Avoir enfin linstrument de libération de la conscience, le moyen dappliquer le droit à disposer de mon autonomie réelle dhumain ! - et sans besoin den revendiquer le pouvoir. Ce
que jai à dire a donc tellement dimportance
quantique que cette idée mapparaît , paradoxalement
et précisément unique ! Je la vérifie à présent, je lanalyse cette pensée. Oh ! la voici...donc doublée. Je pense donc je suis et suis puisque je pense. Avant, je nexistais pas en tant quêtre pensant, à peine en tant que roseau. Les autres ne me voyaient point en passant à côté de moi. Car nous étions de si nombreux roseaux tant serrés les uns contre les autres que nous nous ignorions par la pensée. Elle planait. Le vent avait pris la place de nos échanges en nos têtes penchantes se pliant au souffle. Moi-même je navais aucun sens du commerce, du business, dune demande faisant suite à quelque offre qui toutes deux mhumiliaient, me répugnaient. Car je savais combien tout ceci reposait uniquement sur du nombre qualifié de valeur et laquelle était même honorée par un prix, en supplément. Un comble ! Je métais déjà isolé par la pensée dans la foule, rendu inconnu parmi le connu, anonyme desprit. Je marchais en être seul, à la conscience inexprimée, non entendue, point écoutée, ni même attendue. Pas davantage en instance de communication que déchange de "fric" contre du toc. Je nétais pas de ce monde-là, un point cest tout ! Je peux enfin être, aujourdhui, dès maintenant, un auto-interlocuteur. Certes, je pensais depuis toujours quil ne devait pas exister dantagonisme entre la volonté de réalisation de la personne humaine et son but de civilisation sociale. Nietzsche sopposerait-il à Marx ? Ils sont dos à dos, font pile et face. Lindividualisme nest rien moins que la fracture dun collectivisme. Le particulier est bien lobligé dune assemblée générale, non ? Le moi fait un grain de sable dun bâti cimenté ou encore se laisse emporter par le flot. Il ny a pourtant aucun mérite à dévaler un cours, même en nageant plus vite et tout seul. Il faut le remonter à contre-courant, ramer fort, à plusieurs, tant quil y aura des galériens - des salariés. Toute manifestation desprit solitaire a besoin dun coup de main. Il faut parfois même beaucoup de sales mains pour briser la chaîne qui lie ses propres mains. Nietzsche nous attend au tournant si, cependant, lon fait courir plusieurs pieds en laissant tomber le relais des mains. En tout cas, Marx ne soppose pas à Nietzsche ! La société ne se réduit pas à lindividu, ils ont besoin lun de lautre, dès la fécondation (1). Lordre, de lindividu à la société, saccompagne du désordre, tel linorganique précède lorganique puis mort succède à vie. En ce sens, le marché capitaliste objective actuellement un désordre, et parfaitement. Il ne peut plus offrir la réalisation de soi et il craint donc dautant la solidarisation entre nous. Il nest tolérant que de forme car intolérant par définition. Marchander, voilà loffre roulant une demande. Comme un galet sous flot. Capitaliser, cest sapproprier, accaparer : argent, usage, produit, emploi, pouvoir, droit, liberté, ...tout. Non !? Tant que sévit linégalité sociale, lintérêt individuel ne peut cependant que sopposer à lintérêt général. Par définition, la liberté de la personne humaine réalise pourtant la politique sociale. Laugmentation des abstentionnistes électoraux est lun des exemples de cette querelle de ménage nationale. Pas besoin dévoquer mésentente entre domaine public et entreprise privée, incompatibilité entre conformisme conservateur et socialisme velléitaire. Tout cela nest que du phénoménal, du superficiel, de lexistentialisme ou de lindividualisme dont aucun ne se réduit à l'égoïsme. Légocentrisme peut autant rayonner quattirer. Lorgueil nest pas un défaut du moi mais un état défensif de soi par rapport à autrui. Le monde capitaliste se nourrit de ces états isolés, de ces cas séparés, de ces figures livrées. Il faut que chacune et chacun soi-même se délivre de ce système qui englobe, phagocyte. Les citoyens auront du mal à rattraper la fraternité quils ont laissée senfuir... Nous vivons depuis trop longtemps à lère quantique de la démesure, en une sorte de mouvement perpétuel, de croissance infernale. Tous les échanges se caractérisent aujourdhui en termes de mercantilisme et de démocratisme de marché envahissant la Terre, selon des régimes politiques qui satisfont et lindividualisme et/ou un collectivisme. Ils nont pas à se contredire, car ils se font supporter par les mêmes normes, jouent partout les deux faces de la semblable monnaie. Ils indiquent à tous le faux but, le non-sens, lantithèse de la direction espérée, la négation des droits de libération de lêtre pensant, laliénation à un devoir collectif inavouable pour chaque conscience. Le rôle narcissique qui existe en chacun empêche de voir la fonction commerciale dégradante imposée à tous. En se regardant sur écran de rétroscope, Marx verrait Nietzsche et Nietzsche verrait Marx. Le dommage dêtre en avance est pareil à celui dêtre en retard sur le progrès technologique. De vénérables auteurs profitent de lère quantique sans scrupule, dans la mesure où ils bénéficient dune publicité médiatique gracieuse et même sans lavoir sollicitée. La "télé" les encense daprès leur chiffre de vente. On leur délivre un « disque dor » selon que leur oeuvre atteint le nombre de zéro alignés indispensables à une vitesse de carrière. Et les promus se gardent de dénoncer la mascarade, sachant trop combien cela leur coûterait la face. Simiesques, ils ne peuvent scier la branche à laquelle ils se tiennent. Ce soutien obscur dans la jungle du nombrilisme barbu, représentée par des feuilles - des billets de banque - à l'entour de branches, se complète dun soutien de façade formé dun public avenant qui ne se pose pas de question. Le droit dauteur agrée par devant de courts applaudissements et de longs revenus par derrière, hors scène. Il suffit de savoir faire vibrer de lair, même sans guitare. Un écrivain doit, lui, user de gros rouleaux de papier provenant des arbres de cette jungle, et générer là-dessus le plus de mots possibles. Les Américains se sont rendus prolifiques en la matière. Eux produisent les plus gros volumes, racontent des histoires de familles qui sapprochent forcément des nôtres. Il ny a pas plus doués queux alors, pour aller pêcher du numéraire à la ligne. Celui qui a la malchance davoir une maladie relativement rare, ou simplement un problème trop cher à régler, ou une information riche qui ne se prête pas à la copie générique, doit se passer de résoudre son besoin. Il lui faut, par exemple, acquérir tel médicament de "bonne-femme", quand personne ne veut inventer le remède qui risque de ne se vendre quen petit nombre. Ainsi la quantité dinformation nécessaire à résoudre un problème apparaît inversement proportionnelle à la quantité dinformation connue sur ce problème : le coût devenant dissuasif. Triste nombre, pauvre valeur quantique. Oh ! Stroupfi vient de sauter sur la console du rétroscope. Cette chatte nen loupe pas une. Elle fausse ma pensée ! Ce ne peut être sa queue qui balaie lécran, ni sa patte, et ni son clair regard vert si interrogateur, car elle tourne le dos à lappareil et par conséquent... Mais pourtant, il se superpose une curieuse image rougeâtre sur celle qui rayonne bleutée et plus froide depuis mon front. La bête me montre, en fait, son esprit audible, ronronnant ! Etrangement révélateur, non ? ...
Cest bien lère quantique, la fuite en avant de lhomme, au cours de son auto-divinisation par largent maître après Dieu, ou le triomphe dun labeur abstrait quantifié par largent, aux dépens de louvrage concret, de toute oeuvre digne du même homme. Tel devrait apparaître, en tout cas, le compte à rebours, la mise à mort de notre espèce particulière, tant numéraire, toute entière. A qui ?A chacun ! Où ? Sur un tout petit écran innocent. Qui lui ne supporte pas le mensonge, ne feint pas, ne cache point, nomet rien. Tout y est nu, devant et derrière la chair et dans et autour des os. Rien ne résiste au scanner de la pensée. Car il y a, ici, débordement normal des quanta, surplus des nombres, quadrature des plans, unité des fins. Cest la fin des fins. Chaotique tout grand nombre se rend malin, sauf quand il sagit de son ordination logique qui seule peut alors le rendre divin. Ne jaillissent-ils pas déjà de partout ces quanta en décompte, en cette fin de millénaire ? Tout est rendu nommément quantique, intégré sur ordinateur, en bits binaires, en langage numérique. Plus question de nuances, derreurs de calcul, de bande magnétique sensible aux parasites, de sillons déformant la voix, de mélodie modulable portée par des longueurs dondes. Le signifiant moléculaire chimique originel est bien devenu un signifié numérique et formulé à plat, suite aux quatre majuscules divines (citées plus haut) traduites par des petits points sur un écran, un code-barre sur une marchandise. Lespace absolu courbant la relativité du temps, tout corps y perd son âme et le compte se réduisant est toujours bon, quand ce qui finit dépasse le néant, le commencement, se ramène à des polarités binaires. Se réduit à un champ électrique - électromagnétique. A des saluts sans adieu, pour personne. Hormis à Dieu, restant lunique ! Sommes trop nombreux, et devenus concurrentiels. Quantités qui ainsi se recoupent partout, ponctuellement, ayant envahi notre monde macroscopique, en partant de la mécanique (physique) quantique, depuis le monde microscopique donc, avec lexplosion nucléaire, sous le rayonnement corpusculaire. Oh ! que dinflations de particules quantiques, pluri-singulières, toutes particulières, multi-moléculaires, sous redondance virale, par diversification infinitésimale dobjets matériels encombrants, par complexification pléthorique en sujets de remplissage de notre néant. Il a fallu aux hommes ce laboratoire des grands nombres, à la suite de la vision au microscope de linfiniment petit. Il a fallu télescoper une mégalomanie avec la micromanie électronique. Comme si des générations de petits malins voulaient prendre la relève du grand Malin, la place de lêtre unique, celle de linconnu, de Dieu se découvrant créateur indivis et immanent mais devenu impuissant. Il ne sest encore jamais montré, en fait, ne se montre toujours pas, et pour cause, tant quen lui seulement lon croit. Et si cétait autre chose que de nous, les hommes, Dieu attend ? De la compréhension. De la raison ma... foi ! Que lon passe à la logique par notre intellection, que les grands nombres servent lunique, la valeur authentique, le bon sens, lobjective vérité ! Que largent ne fasse quun moyen qui ne puisse pas servir en soi à une fin. Cest le travail, le savoir, et lintelligence, qui créent toute chose ! Mais ce sont de nos jours de ces générations de petits malins qui se renouvellent quand le Malin remplace fort mieux Dieu arrivé à la fin de son oeuvre. Le divin travail ne manque point mais seulement le vilain argent du travail. Un troupeau de veaux est toujours partant à la quête dor, et de pauvres bergers sont plus nombreux que jamais à la recherche dun labeur sévanouissant. Dieu même est obligé de se rendre à lANPE; les églises aussi nayant plus de travail pour lui. Il faut pourtant, quand on na pas trouvé mieux, encore comme toujours, à la façon dun commerce primaire, une certaine quantité de travail pour faire et mesurer la valeur marchande des produits et des services. Il faut une quantité doffres de vente pour transformer cette valeur profonde en prix superficiel, comme il faut la quantité de demandes dachat de consommation indispensable à ce que ce prix puisse sexprimer sur un marché. Et cela tant quexiste une quantité de besoins à satisfaire ou sinon pour susciter le désir dune quantité espérée de plaisirs.Tout comme il faut la quantité conditionnelle de suffrages pour représenter et valider la quantité déterminante de bêtises politiques à lentretien et à la pérennisation de cette civilisation quantique. Personne na donc encore osé mettre ceci à ce point en question, malgré le nombre de milliards de gens parasitant toute forme de vie en ce monde. Ne sagit-il pas là dautant de prédateurs en puissance, qui se mettent en des sacs quantiques, se réduisent et génèrent des créatures construites à leur image ? De quelle sorte ? Mais des robots ma foi, rendus maîtres après nous, les hommes, comme nous fûmes longtemps les esclaves dun Dieu créé par nous, après avoir été les enfants du Paradis. Et moi, seul face à lécran de mon rétroscope, devant ce miroir de mon esprit, proche de mes mains devenues invalides, jaccuse la valeur marchande en usage davoir affaibli ma force de travail ! Je mets cette fausse valeur en cause directe de multiples effets qui se transforment en autant de causes indirectes - de ce fait, quantiques. Comment ?Mais lorsquune productivité se met à croître perpétuellement par la technique des hommes, cela signifie lobtention dune quantité toujours plus grande de produits avec une quantité toujours moindre de travail, non !? Et ceci se traduit par une valeur dégradée à lunité produite, par une valeur marchande toujours plus négative. La loi de conservation de lénergie nest point violée, puisque l'on produit plus, mais la valeur du travail cristallisé en son produit unitaire se trouve dégradée, elle! A
mesure que la force physiologique et intellectuelle du travail
cède la place à la force mécanique et informatique,
les revenus financiers intégrés dans la valeur
des marchandises subissent une dégradation proportionnelle.
Cette dégradation peut être compensée par
différents moyens; la compression demplois salariés
illustre avec tant dévidence ce phénomène
quil est faussement interprété, se trouve
sciemment occulté. Ce qui explique au moins la coupable
irrationalité du marché capitaliste, sa crainte
de la franchise, sa peur viscérale de la vérité,
faisant se proclamer cette valeur en succès médiatique,
à la façon du pneu crevé mis sous gonflage
incessant. Lère quantique recommence perpétuellement lors de l'enseignement des connaissances où lon privilégie le maximum de savoir, un débordement par accumulation. Et tout semble toujours finir par le strict nécessaire utile à la conservation de telle quantité dénergie abstraite concrétisée en argent saccumulant à son tour. Le cycle se boucle par une thésaurisation, une richesse chrématistique. Puis lon vote à nouveau, et tout se recycle. Pour remplir toute tête creuse, se débarrasser de toute sanction, faciliter la seule gratification possible, il faut nécessairement gagner beaucoup dargent. Pouvoir le quantifier. Lère
quantique est abstraite et entropique. A la fin dun deuxième
millénaire, létat de la démocratie
marchande le prouve, avec la restriction, léconomie
exigée de la pensée. Arrive le temps où
lon ne pense plus, comme si lon en savait trop dun
seul coup. Lhomme est en un stade dautosatisfaction,
de méritant de ce qui lui arrive, de suffisance par conformisme.
En cela il ne dépense plus de force subjective. Comme
sil pressentait lapproche de sa fin objective en
ménageant sa pensée, la refusant. La conséquence
de cette abstraction de soi est matérialisée en
produits de consommation. Tout se trouve alors quantifié
de nouvelle matière, en matériels, comme pour se
dégrader au plus vite, saccumuler en déchets
et former la décharge collective darticles les plus
divers. A moi, il me reste le rêve qui memporte vers de beaux matins dantan, le long de kilomètres de rives mappartenant, car je nétais pas même comptable dans limmensité du domaine public. Je pouvais laisser danser le flotteur jusquà ce que dame libellule linvite. Jusais de patience pour attendre, le soir venu, lémersion et léclosion des éphémères. Dautres ouvertures de pêche neurent point besoin de publicité, comme cela se passe aujourdhui avec le tourisme de masse - quantique. La mauvaise quantification est la rançon de la démocratie de marché. La vraie valeur des choses est proportionnelle à leur rareté. Mais lon nous fait avaler un suffrage, ce germe quantique qui dévore de dedans et de lextérieur. Comme croissent les cormorans..., les virus malins en nous; alors que nos joies décroissent ... Laffaire
de lhomme cest la vie et laffaire de la vie
reste la mort. De même que le problème qui se pose
aux hommes cest largent et le problème qui
se pose à largent cest le travail. On peut
renverser ces propositions, cela ne change rien : lendroit
et lenvers font la même chose, comme vus dans un
miroir. La solution finale est de dissocier tous ces facteurs,
tel un rayon de lumière réfracté en spectre
de couleurs, correspondant à des longueurs donde
ou à différentes fréquences. Le problème
est en cours de solutions dont chacune en pose un nouveau. Lère quantique se caractérise à la base par la fabrication dune quantité de capital accumulé par une quantité de travail dégradé du fait dune quantité de forces productives que régit une quantité dentreprises qui sont soutenues par une quantité délus représentant une quantité de voix prises pour celles d' une quantité dimbéciles.
Largent existant pour le commerce entre les hommes et leurs choses prolonge le langage existant dans la communication des hommes entre eux-mêmes. Largent na pas/plus à être une marchandise, en terme de quantité de capital se substituant à une quantité de travail pour régénérer ce capital en circuit fermé. En effet, cette quantité relative de travail devient de moins en moins nécessaire, se réduit comme peau de chagrin, alors que son volume absolu, en produits, s'accroît. Le contenu de travail formant telle valeur marchande ne se confond pas avec la masse de travail formant du capital monétaire. Viendra bien le jour où largent devra se réduire à satisfaire uniquement, exclusivement, une quantité déterminée de besoins ! Lère
quantique elle-même se réduira en fin de compte
à un point, tel un rayon de lumière ne formant
dun bout à lautre quun point. Voilà
aussi pourquoi Dieu reste insaisissable. Unique. Et cela sera
ainsi tant que lon ne comprendra pas la physique quantique
dans ses macro-phénomènes...Ce que lon croit
ne correspond point à ce que lon voit. La foi doit
épouser la raison, puis rétroactivement.... Nous en sommes en fin d'ère quantique où l'argent est produit par toujours plus de numéraire, assuré par la liberté d'entreprise pour le reproduire. Que ce soit grâce à un lot de disques, de sacs de pommes de terre, de comptes bancaires ou de fétiches sexuels. Je marrête. Il est tard. Peut-être trop. Je me débranche du rétroscope devant moi. Dun trait étroit, virtuellement infini, ma pensée modulée sen va, de par sa longueur finie et réduite décran. Seule
Stroupfi revenue continuera de ronronner derrière ma tête
endormie. (1) Ce nest pas le spermatozoïde le plus rapide qui transmet ses gènes. ..................................... En fait, notre spermatozoïde, aussi différent soit-il, naurait aucune chance dentrer dans lovule si les autres spermatozoïdes nétaient pas là autour de lui. Car chacun libère une enzyme qui attaque la « coquille » de lovule. Ce nest que de cette association que pourra réussir lentrée du spermatozoïde gagnant. Voici, à petite échelle, deux lois biologiques qui nous sont enseignées : primo, seul on n'arrive à rien; secundo, on senrichit en fréquentant ceux qui ne nous ressemblent pas. ...................................... Bernard Werber, dans EURÊKA |